" Le Tigre bleu de l’Euphrate "
Texte de Laurent GAUDÉ
Avec Philippe DUCOU
Alexandre va mourir.
Après avoir battu le grand Darius, conquis Babylone et Samarkand, après avoir construit des villes et fondé un immense empire, il est terrassé par la fièvre. Il ne lui reste que quelques heures à vivre. Il ne tremble pas. Il contemple la mort et l’invite à s’approcher pour lui raconter lui-même ce que fut sa vie. Alexandre parle et la mort l’écoute. Le laissant revivre l’ivresse de son épopée et ressentir, une dernière fois, le désir. Celui de ne jamais interrompre sa course. De s’enfoncer toujours plus loin, dans des terres inconnues. Le désir de rester toujours fidèle à cette soif intérieure que rien ne peut étancher.
Laurent Gaudé, Le Tigre bleu de l’Euphrate, Editions Actes Sud-Papiers, 2002
"Le tigre bleu de l'Euphrate" est un texte de Laurent Gaudé qui présente les derniers instants de vie d'Alexandre le Grand et sa rencontre avec la Mort. Des mots magnifiques qui expriment le souffle de la vie, un furieux désir de ne pas succomber à l'échéance ultime et certaine, une soif de marcher, courir, conquérir, surtout ne pas céder, ne pas s'arrêter.
Ce récit tourne autour d'un pari : celui d'obtenir de la Mort d'être emporté tout entier, "qu'il ne reste rien". Alexandre le Grand ne veut pas laisser son corps à embaumer, un cadavre qui serait mis dans un tombeau. Il veut disparaître tout entier, être nulle part, comme s'il pouvait continuer ses conquêtes dans notre imaginaire et nos rêves. Pour cela, il va lui falloir séduire la Mort...
C'est un dialogue en fait. Alexandre le Grand invite la Mort à l'écouter raconter sa vie. Et la mort réagit, d'abord avec indifférence, ennui, mépris, puis se laisse aller à une curiosité de plus en plus grande pour enfin accepter sa requête et emporter son corps avec son âme.
Ce pari, je l'ai repris à mon compte à deux
- j'ai donné au public un rôle proche de celui de la mort, méfiante, méprisante, sans concession qu'il me faudra séduire pas à pas, avec persévérance.
- enfin je m'impose de ne jamais m'éloigner de la posture allongée, ne jamais m'asseoir, encore moins me lever. Une situation physique extrême pour que mes paroles soient marquées par la tension physique qui s'accumule tout au long de la pièce. Le Tigre bleu de l'Euphrate est le temps du passage entre deux mondes. Les mots ont besoin pour cela d'un engagement physique réel. De même je désire offrir au public la possibilité de ressentir l'agonie d'Alexandre le grand en le prenant à partie. c'est à lui que je m'adresse car c'est lui qui décidera si, à la fin de la présentation, Alexandre le Grand restera dans sa mémoire et ses rêves...
Durée : 1h30
J'ai le souhait de présenter ce monologue en tout espace, particulièrement ceux atypiques, clairière, ruine, friche industriel, musée, salle prestigieuse...
La logistique est simple : un drap, un plateau sur lequel sont posées trois bougies.
éclairage : possibilité d'adaptation selon les situations.
Deux personnes constituent le team y compris l'interprète;
samedi 30 janvier 20h Dimanche 26 Juin, 16h Mardi 28 juin, 19H