« LE TEMPS D’UNE CHANSON »
de et avec Paola Piccolo
Un clin d’œil en diverses chansons.
Un cabaret en couleurs aux teintes italiennes,
Une femme en plusieurs tons et demi-tons,
Un moment en souvenirs, sourires...et en chansons.
Le désir de partager une danse qui part de « l’exubérance » italienne pour arriver à un voyage intérieur en dialogue avec des souvenirs et des petits riens de la vie. « L'art de faire un conte est là tout entier, dans ce don de tirer, du petit quelque chose qu'on a pu saisir de la vie, tout le reste: on noircit la page, puis on retourne à la vie, pour s'apercevoir que ce que l'on pouvait en connaître était au fond si peu que rien » Le Chevalier inexistant de Italo Calvino (1959).
Paola PICCOLO, italienne de Padova , danseuse interprète auprès de nombreux chorégraphes, a su lier son art à une recherche l’amenant à créer ses propres soli et à développer une activité pédagogique auprès de divers publics (professionnels, amateurs, acteurs, chanteurs, musiciens, enfants...). Son parcours artistique l’amène à danser pour des chorégraphes comme Trudy Kressel, Françoise et Dominique Dupuy, Jackie Taffanel, Martin Kravitz , Héla Fattoumi et Eric Lamoureux , Sidonie Rochon , Alice Massabki, Philippe Ducou , Maria Vittoria Campiglio, Shi Xiaojuan, Lena Josefsson… Et aussi des metteurs en scène : Jean Jacques Aslanian, Nasrin Pourhosseini, Iannis Kokkos, Jean Michel Ribes, Mattias Knave, Sandrine Roche, Catherine Toussaint.
« Petit songe pour une nuit d'été »
de et avec Philippe Ducou
Voilà l'été, un été particulier, le souhait de créer des images et ouvrir la porte à des souvenirs de film, de villégiature, de soleil, de mer et sentir le temps qui inexorablement passe. Une femme, certainement plus très jeune, mais qui porte en elle les sensations de la petite fille qui courait et jouait sur une plage. Sans cesse le désir de quelques pas de danse pour ouvrir cette porte du passé. Un impromptu où le personnage me prend par la main pour nous amuser ensemble.
« Une fleur tombée remonte sur sa branche! Non ! c'est un papillon... » Arakida Moritake
Philippe Ducou, danseur auprès de Susanne Linke et Urs Dietrich (Allemagne), Trudy Kressel, Françoise et Dominique Dupuy, Régine Chopinot, Laura de Nercy et Bruno Dizien, Luc Petton, Martin Kravitz, Alexandre Witzmann Anaya parmi les plus marquants… Danseur et chorégraphe pour des metteurs en scène et des comédiens : Simon Abkarian, Stefan Märki et Claudia Meyer (Allemagne), Georges Bigot avec qui il a réalisé un duo dansé, Valérie Dreville, Christophe Feutrier… Collabore actuellement avec la compagnie basque de théâtre Emanaldiak, le Petit théâtre de Pain et la Compagnie Infusion.
Développe aussi sa danse dans le Théâtre du Murmure qu'il a créé pour une suite de soli et pièces de groupe et porte sa curiosité vers des publics très différenciés. Invité à diriger masterclasses et workshops et réaliser des projets dans de nombreux pays, il porte une réflexion ponctuée d’écrits sur « le corps en scène », s’adressant ainsi aux danseurs, comédiens, circassiens et autres artistes du spectacle vivant.
« Miniatures »
de et avec Paola Piccolo et Philippe Ducou
Oui, non… peut-être… comme
si, comme ça… Une petite fable pour rêver...
Après nos aventures en solo, l'amusement de se retrouver en duo et fêter ensemble ce partage.
Souvenirs, quand tu nous tiens …
Article de Jean Marie Gourreau
Il est bien rare, en cette période morose et troublée, de rencontrer des artistes d’une telle chaleur, d’une telle sensibilité, d’une joie de vivre à nulle autre pareille… et qui parviennent, avec beaucoup de bonheur, à nous communiquer leur enthousiasme, leur plaisir de pouvoir s’exprimer par leur art ! Paola Piccolo et Philippe Ducou sont de ceux-là. La danse pour eux est un langage tout comme la parole, et non un outil pour construire une œuvre d’art à l’image d'un architecte, d’un sculpteur ou d’un peintre, encore que les deux ne soient pas incompatibles ; et qu’ils soient tous deux des moyens d’exprimer leurs joies ou les vicissitudes qui animent leur âme. Le spectacle qu’ils ont concocté, une soirée de soli et de duos, sans prétention aucune, s’avère en effet un petit joyau plein de finesse, d’humour et de partage.
Ce qu’ils nous livrent, ce sont quelques souvenirs de leur enfance ou de leur adolescence dans lesquels ils se replongent, fragments épars, tantôt heureux, tantôt un peu nostalgiques, qu’ils ont à cœur de revivre pour nous les faire embrasser, en pleine connivence. Il y a fort longtemps que ces deux artistes se connaissent : tous deux ont en effet été des élèves de Françoise et Dominique Dupuy et de Trudy Kressel avant de suivre chacun leur voie en tant que danseur, chorégraphe et/ou metteur en scène.
L’intérêt de ce spectacle construit par petites touches, n’est donc pas tant dans son contenu que dans la manière dont il est présenté, d’autant plus poignante qu’il s’agit de leur propre histoire, quelques fragments de leur autobiographie en quelque sorte, qu’ils évoquent, bien sûr par la danse mais également par le théâtre, voire le mime, ce, avec beaucoup de naturel et de fraîcheur mais aussi avec leur cœur et leur âme, ce qui les rend d’autant plus crédibles, plus touchants, et qui nous permet en outre de lever un coin du voile qui les entoure, de révéler un pan du mystère dont ils sont auréolés. Parmi les miniatures que nous offre Paola portées par des chansons italiennes (Riccioli a cavatappo d’Ombretta Colli et Parole Parole de Mina et Alberto Lupo), ou bien ce sublime extrait La donna é mobile du Rigoletto de Verdi chanté par Luciano Pavarotti, ce fragment d’un poème de Baudelaire, Sarah la louchette, prélude à Sarah chanté par Serge Reggiani voire, encore, cette poignante musique Für Alina de Arvo Pärt, on peut entrevoir des images gravées dans sa mémoire, comme la photo de cet enfant, l’opercule d’un coquillage plaqué contre son oreille comme pour écouter le bruit de la mer, image signée de Robert Doisneau… Il y a aussi cet hommage à l’une des chorégraphes dont elle a interprété de nombreuses œuvres, la suédoise Lena Josefsson, directrice de la compagnie de danse Raande-Vo d’Örebro… Il y a enfin, dans ce solo intitulé Le temps d’une chanson, l’évocation de cette femme âgée, courbée par le poids des ans, témoin inéluctable de notre destinée… Tous ces souvenirs ressurgissent devant nous, magnifiés par une infinie tendresse, auréolés de cet inénarrable parfum enfantin qu’elle sait si bien distiller avec une grande ferveur et une ivresse de liberté évoquant Isadora Duncan…
Dans son solo Petit songe pour une nuit d’été sur La vita é bella de Nicola Piovani, Philippe Ducou quant à lui, qui a travaillé avec Suzanne Linke, ouvrait aussi la porte à ses souvenirs d’ambiance de bord de mer et de chants de dauphins (musique de D.J. Magnani), de soleil, et du temps qui passe : métamorphosé en vieille femme qui portait en elle ce qu’elle était en retrouvant son âme d’enfant, il évoquait, par son jeu de mains, la fabuleuse image que nous a laissé Kazuo Ohno de La Argentina. D’un tout autre style, le duo Miniatures concocté par ces deux artistes sur Praising the Altai" d’Altai KhairKhan, la sonate pour piano N° 17 de Beethoven, et La tempête, allegretto d’Hélène Grimaud qui clôturait la soirée : un duo facétieux en diable, empreint d’un humour incomparable, lequel retraçait le parcours de deux chenapans, gavroches effrontés et sensibles, agressifs et attendrissants tout à la fois, tantôt se chamaillant comme des chiffonniers, tantôt s’envoyant de petits bisous avec une tendresse infinie…
J.M. Gourreau
Le temps d’une chanson / Paola Piccolo, Petit songe pour une nuit d’été / Philippe Ducou, Miniatures / Paola Piccolo & Philippe Ducou, Espace culturel Bertin Poirée, Paris, 17 & 18 mars 2022, dans le cadre du festival « Dance Box ».